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Rencontre(s) au théâtre

23 Nov

Ensemble et séparément, il a brûlé les planches et elle a noirci des pages. Aujourd’hui, Jean Piat et Françoise Dorin se retrouvent au théâtre pour la sixième fois en quarante ans. Fort du succès de la pièce Vous avez quel âge ?, le monstre sacré du théâtre français, l’écrivaine et parolière à succès et le metteur en scène Stéphane Hillel sont à nouveau réunis pour Ensemble et séparément.

Cette fois, néanmoins, Jean Piat ne sera pas seul sur la scène, il y donnera la réplique pour la première fois à Marthe Villalonga. La comédienne, connue pour ses rôles de mère juive au cinéma, a d’ailleurs accepté la pièce sans en connaitre le thème, juste en sachant qu’elle y jouerait au côté du sociétaire honoraire de la Comédie Française depuis près de quarante ans.

Sur scène, ils composent, le temps d’une tournée limitée, une rencontre improbable entre deux êtres que tout oppose : elle a écrit un livre et lui est éditeur solitaire. Une pièce sur les possibilités qu’offre la vie, la voix ouverte vers le bonheur, ensemble et séparément, à tout âge. Une quête sensible et drôle où le hasard joue un grand rôle.

C’est le sourire charmeur de Marthe Villalonga au cours d’un dîner qui a inspiré l’écriture d’Ensemble et séparément à son auteur, dans la continuité du Petit traité sur le bien vieillir. L’actrice avait déjà joué, il y a dix ans, dans Soins intensifs de Françoise Dorin.

A Marseille, c’est sur la scène du théâtre de l’Odéon, qui vient de rouvrir après dix-huit mois de travaux, que les deux comédiens se rencontreront le 27 novembre prochain, pour l’une des rares dates de la tournée de la dernière pièce de Françoise Dorin. Pour l’heure, et depuis près de trois ans, Jean Piat et sa compagne ont choisi de travailler ensemble.

Christine Citti, une comédienne clair-obscur…

20 Juil

Ce monde est fou en ce moment pour Christine Citti. L’ancienne héroïne des enquêtes d’Éloïse Rome tourne dans un téléfilm pour France 2 depuis le début de la semaine. Députée, un jour, fleuriste, l’autre, cette rigolote sur les plateaux de tournage, transmet toujours une émotion juste dans sa placidité ou son exubérance.

Un minois plus qu’un nom…

Les enquêtes d’Éloïse Rome

La pétulante blonde fait une percée dans le cœur des téléspectateurs avec Les enquêtes d’Éloïse Rome (2001-2005), où elle revêt le costume d’une sagace capitaine de police que Jean-Baptiste Martin, en jeune lieutenant, a parfois du mal à suivre dans ses élucubrations. « Elle a un côté « Robocop » au boulot, et un côté « Martine fait des châteaux à la plage » dans sa vie privée », décrivait Christine Citti au journal L’Humanité, en 2000. Après quatre saisons de bons et loyaux services, l’accro aux chouquettes vogue vers de nouveaux horizons. La traversée fut relativement longue avant que son minois ne réapparaisse sur le petit écran.

Juliette et sa Drôle de famille

Amincie et brune, Christine Citti renoue avec les rôles réguliers avec la saga Le réveillon des bonnes (2007). En décembre 1918, la fantasque devient l’insoumise, Marie. Alors que les quatre bonnes d’un immeuble bourgeois s’affairent aux préparatifs du réveillon de Noël, Marie se met en grève. « C’est une petite rebelle, à bout. Elle porte la mort de son mari et ses enfants sur ses épaules. Elle est déterminée mais n’a pas de conscience politique », dépeignait Christine Citti dans un entretien au Figaro, en 2007. Celle qui a découvert le bouddhisme après un énorme chagrin d’amour se lance dans une nouvelle aventure en 2009. Retour à l’époque contemporaine avec Juliette, sa Drôle de famille et de nouveaux problèmes du quotidien : Trois célibataires avec enfants, accablés par le désastreux constat de leur vie et par les soucis financiers, décident de vivre en collocation.

Clash

La cougar de cette fiction vient d’achever le tournage du quatrième volet de la série à Marrakech, après celui de Clash (2012), une série sur les relations entre les adolescents et leur parents. La mère de Marion, Joséphine et Ferdinand y interprète celle de Dylan, un garçon sensible et rêveur et Kelly, en conflit perpétuel avec elle. Cette employée dans une boutique de lingerie, criblée de dettes et souffrant de solitude, sourit à la vie. « Elle est dans le déni. Elle est comme Strauss Kahn », plaisantait la blonde – perruquée cette fois – pulpeuse sur le tournage.

Un manque…

La comédienne brûlera les planches au côté de Jacques Weber dans Le prix Martin, en 2013, elle retrouvera les loges du théâtre de l’Odéon, qui furent les siennes en 1987, lorsqu’elle jouait dans La ronde d’Arthur Schnitzler. Comme un premier amour qui ne s’oublie pas, elle a eu ses premiers émois de comédienne au théâtre et retombe régulièrement dans ses bras. Son dernier flirt avec la scène c’était toutefois lors d’un vaudeville, Les fiancés de Loches (2009) de Georges Feydeau, dans une adaptation très moderne et haute en couleur.

Tout a commencé par une tendre passion avec Anton Tchekhov. L’un des meilleur souvenir de la comédienne d’une jeune fille qui a décliné le sentiment amoureux au travers de trois pièces du dramaturge russe. L’amour est sans retour dans Les trois sœurs (1988), mis en scène par Maurice Benichou, au festival d’Avignon, où la benjamine Irina sacrifie ses illusions et se résout à épouser un homme par dépit. L’amour est salvateur pour la jeune Sacha désireuse d’ extirper Didier Sandre de sa mélancolie dans Ivanov (1988), sous la direction de Pierre Romans, au théâtre des Amandiers-Nanterre, puis sous celle d’Arnaud Sélignac en 1990, pour l’adaptation télévisuelle. Enfin, l’amour est simulé et utile pour Nina, qui se rapproche d’un Michael Lonsdale qui pourrait lui servir dans sa future carrière dans La Mouette (1993), mis en scène par Michel Fagadau, au théâtre de Boulogne-Billancourt.

Le petit écran éloigne un temps Christine Citti des représentations. Ce petit bout de femme y incarne une Aurore Dupin de 26 ans qui s’ennuyant à Nohant auprès de son mari, va devenir George Sand, une femme libre (1994). La comédienne accepte ensuite de prendre du poids pour interpréter Sophie, une cuisinière complexée par ses rondeurs surtout depuis qu’elle a appris que son mari l’avait trompé avec une fille filiforme dans Une grosse bouchée d’amour (1998). La jeune femme au regard intense a longtemps affirmé qu’elle se sentait bien dans son corps tout en endossant les traits de personnages mal dans le leur ou raillées, à l’instar de Rosalie. Cette pompiste planifie son départ du domicile familial en raison des reproches incessants de sa belle-mère au sujet de ses kilos superflus, dans Rosalie s’en va (2005).

Une habituée des seconds rôles…

Christine Citti personnifie souvent « l’épaule pour pleurer » de Jeanette, l’amie et indéfectible soutien de Marie Trintignant, dans Victoire ou la douleur des femmes (2000), à Muriel, la confidente de Natacha Amal, dans Mes deux maris (2005), en passant par Didou, la copine de Catherine Jacob, qui l’assiste dans sa reconversion de chauffeur de taxi en auteur de bestseller, dans La double vie de Jeanne (2000).

« J’ai beaucoup joué les meilleures amies, les femmes trompées, les ex-femmes… Je n’avais jamais incarné au cinéma l’être aimé. Là, avec Suzanne, Viviane Candas m’a redonné une sorte de légitimité, cela ne pouvait pas tomber mieux dans ma vie », confiait la comédienne dans les colonnes de Libération, en 2007. Cette fille de pieds-noirs née en France, à l’automne 1962, ses parents tout juste rapatriés d’Algérie incarne Suzanne, une grecque discrète, sensuelle et pudique qui va faire chavirer le cœur de l’ancien professeur de lettre classique qu’est Patrick Bauchau, abattu par le deuil de sa femme et la réouverture d’une profonde blessure liée à la guerre d’Algérie. Elle n’est pas de son monde, ni de son âge, mais sera son dernier amour. Le film a été accueilli dans l’intimité de quelques salles, avec une critique mitigée sur le traitement du sujet pourtant unanime sur le jeu impeccable de la comédienne.

Dans sa quête de légitimité, cette femme aux multiples facettes est passée devant la caméra de Claude et Nathan Miller, dans Je suis heureux que ma mère soit vivante (2008) et de Claude Lelouch, dans Ces amours-là (2010). Mère adoptive d’un adolescent qui traque, sans relâche, sa mère biologique, dans l’un, empoisonneuse, dans l’autre.

De l’ombre à la lumière…

Camping 2

« C’est vrai, j’ai fait pas mal de choses avant Éloïse Rome, dont le public ne se doute même pas. Mais je n’ai jamais cherché à être connue », confessait Christine Citti au journal Le Parisien, en 2002. (Re)connue depuis le succès de la série policière de France 2, les spectateurs l’ont redécouvert après sa métamorphose. La plantureuse blonde jouissait d’une certaine notoriété, par le biais du petit écran, la svelte brune crève le grand – dans un rôle secondaire – sous la direction de Fabien Onteniente. La comédienne n’a rien perdu de son regard de braise et des son sourire malicieux lorsqu’elle devient Madame Chatel, la directrice du camping les Flots Bleus dans Camping (2006), puis dans Camping 2 (2010).

Quand j’étais chanteur

En parallèle du succès au box office, une satisfaction personnelle, avec la sortie en salles de Quand j’étais chanteur. Christine Citti y incarne l’ex femme de Gérard Depardieu. « C’était un de mes rêves d’enfant », racontait la comédienne au Télégramme, en 2009. Outre la rencontre artistique avec Gégé, le film en sélection officielle au festival de Cannes, lui vaut sa première nomination aux Césars.

Cette année charnière a également été placée sous le signe des retrouvailles avec le théâtre et un acteur. En 1999, Christine Citti jouait dans Flip ! au théâtre Fontaine et quittait la série P.J. dans laquelle elle interprétait l’épouse d’un lieutenant de police. Sept ans plus tard, elle renoue avec les planches, dans Mademoiselle Julie où elle rejoint Bruno Wolkowitch, qui vient à son tour de quitter le commissariat de Saint-Martin.

Une vocation familiale…

Un divorce de chien

Nés d’un père physicien et d’une mère professeur de physique, Christine et Marc Citti, son frère cadet, se découvrent une vocation commune. Ils seront comédiens. Élèves de Patrice Chéreau au théâtre des Amandiers, leurs parcours s’entrecroisent le temps de quelques tournages. Pour leur premier tandem sur le petit écran, dans Le fou de la tour (1996), ils refondent leur relation fraternelle : lui, en psychopathe en cavale et elle, en sœur protectrice. La même année, ils foulent ensemble la scène du théâtre de la Colline, aux côtés d’anciens sociétaires de la maison de Molière : Michel Aumont et Catherine Hiegel, dans Arloc. Après douze ans de séparation artistique, frère et sœur partagent l’affiche avec Laetitia Casta dans Née en 68 (2008). Plus récemment, ils étaient les deux célibataires du groupe d’amis dans les tumultes d’Un divorce de chien (2010).

Comme un mauvais souvenir

Marion Harlez-Citti, 25 ans, a reçu la passion des planches en héritage et embrasse une carrière de comédienne, comme maman. Mère et fille se sont déjà croisées sur le tournage de Comme un mauvais souvenir (2009). Christine Citti y menait à nouveau l’enquête sur le petit écran, dans la peau d’une avocate tandis que sa fille faisait une brève apparition.

Lorsque Christine Citti réalise son premier – et unique pour le moment – long métrage, Rupture(s), en 1993, elle offre un rôle à Marc et Marion, alors âgée de 6 ans. Pour son héroïne, elle opte pour son amie Emmanuelle Béart. « Pendant des années notre amitié a été fusionnelle. Emmanuelle est la marraine de ma fille, et je suis la marraine de son fils, révélait la comédienne dans Ciné Télé Revue, en 2003. Je connais ses histoire, elle connaît les miennes. Ce n’est pas du tout une amitié d’actrices. » Pour compléter le groupe d’amis qui se remet en question à la suite du suicide de l’une d’entre eux : Michel Piccoli et Anouk Aimée, ses partenaires dans L’amour maudit de Leisenbohg (1991). Christine Citti évoque parfois un retour derrière la caméra, affaire à suivre…

Clémentine Célarié, une actrice libre…

13 Juil

« Je suis née en Afrique noire, j’y ai vécu douze ans, et me sens africaine… plus noire que blanche », explique Clémentine Célarié dans la note d’intention de la pièce qu’elle joue actuellement sur les planches d’Avignon. Seule en scène, Meryem (son prénom) entre Dans la peau d’un noir. Cet homme, c’est John Howard Griffin, auteur du récit Black like me, dont est adapté la pièce. En 1959, le journaliste américain s’est exposé à des rayons ultraviolets pour se brunir la peau avant de passer six semaines dan le sud des États-Unis afin de dénoncer la ségrégation raciale subie par les noirs. « Son témoignage est un cri d’alarme universel en même temps qu’un appel au respect de l’autre et de sa différence. »

Sur scène, Clémentine Célarié a l’habitude d’incarner des femmes à poigne. Sous la direction d’Alain Sachs, la comédienne a tenu les rôles titres dans Madame Sans-Gêne, au théâtre Antoine en 2001 et 2011, puis dans Calamity Jane, en 2012. D’une blanchisseuse au franc-parler mariée à un maréchal d’Empire à une féministe avant-gardiste qui tente une métamorphose en épouse modèle, Clémentine Célarié n’a pas besoin de composer pour refléter cette obsession de liberté qui est la sienne. Un état qui transparait également à la télévision, notamment en 2011 lorsque l’actrice endosse le costume de l’instigatrice de la fermeture des maisons closes, dans le téléfilm Marthe Richard.

Les Bleus premiers pas dans la police

Le public connait la pétillante rousse de part ses rôles récurrents sur le petit écran. En 2004, elle était l’une des héroïnes de la saga de l’été de France 2, Le miroir de l’eau, avec Line Renaud et Cristiana Réali. L’actrice a ensuite campé le rôle du commissaire Nicole Mercier dans Les Bleus, premiers pas dans la police, pendant trois saisons. Sentant l’appel de cette liberté qui guide ses choix, l’actrice a annoncé : « Mon personnage me plaisait bien et je suis entourée d’excellents comédiens, mais il faut que je passe à autre chose ». M6 a finalement renoncé à poursuivre la série.

Pour se délier de toutes chaînes, quoi de mieux que de créer soi même son propre spectacle, entouré de son père et de ses fils. « Mon cabaret est métisse il mêle des talents de différents âges, cultures, disciplines », confiait Clémentine Célarié, en 2004, à propos de son show familial, Mon cabaret.

Après quelques spectacles seule, l’actrice retrouve des partenaires. Elle organise son divorce avec Jean Reno, dans Les grandes occasions (2006), au théâtre Édouard VII puis met à l’épreuve Tchécky Karyo dans La tectonique des sentiments (2008) d’Eric-Emmanuel Schmitt, au théatre Marigny. En 2009, la comédienne monte sur les planches du théâtre Hébertot pour une pièce plus « classique », de Carlo Goldoni. Dans la peau de Coraline, servante dévouée dans La serva amorosa, la comédienne donnait la réplique à deux figures incontournables du théâtre : Robert Hirsch et Claire Nadeau.

Les adoptés

Sur le grand écran, Clémentine Célarié a une carrière bien remplie, notamment au rayon des comédies : Bijou dans Les Braqueuses (1994), Gloria dans Les sœurs soleil (1997) ou Viviane dans Le siffleur (2010). En outre, elle était la Fantine des Misérables (1995) à la sauce de Claude Lelouch. Plus récemment, elle a interprété la mère de Mélanie Laurent dans Les adoptés (2011), le premier film de cette dernière.

Clémentine Célarié est aussi une femme engagée. La vidéo de son baiser à un garçon séropositif sur un plateau de télévision, en 1994, avait heurté et est souvent rediffusé lors des émissions de lutte contre le sida. Depuis peu, c’est sur le plan politique, qu’elle s’est engagée, en apportant son soutien François Hollande durant la campagne présidentielle. Surexcitée, l’actrice a fêté la victoire du nouveau président de la république, place de la Bastille, le 6 mai dernier, clamant : « Je ressens ce que c’est que d’être libre » au micro de France 2.

Dans la peau d’un noir
Festival OFF d’Avignon / Théâtre du chien qui fume
Jusqu’au 28 juillet, à 19h.

Derrière le bus se cache un théâtre…

5 Mai

Le théâtre Volant s’est posé au Corbusier pour une série de représentations du 5 au 16 mai. Comme son nom ne l’indique pas, ce théâtre est un bus qui après six heures de montage se transforme en une chaleureuse salle de spectacle à l’italienne. Une plateforme est installée à l’arrière du véhicule, les fenêtres sont ouvertes et voilà que naissent les fauteuils d’orchestre et le balcon. Le tout, recouvert d’une toile, peut accueillir cinquante spectateurs.

C’est à l’initiative du Comité d’Intérêt de Quartier Saint-Anne qu’a débuté, en 2009, cette « idée de spectacle culturel qui vient à domicile », confie Claude Gilhem, président du CIQ. Jean Guillon, conteur, a garé son bus jaune dans les jardins du Corbusier et revêt, chaque soir, l’habit de Maître Jean, celui « qui donne le ton » à ces spectacles qui mêlent contes, musique et poésie. « Je les invite chez moi, quand je suis chez eux », confesse le conteur depuis trente cinq ans qui apprécie cette « itinérance qui revient », puisque c’est la troisième fois que cet habitant du Corbusier se produit dans ses jardins.

Tous les soirs, à 19 heures, Jean Guillon fera « du sur-mesure, jamais le même spectacle ». Le samedi 5 mai,toutes sortes de contes seront au programme avant de plus précisement s’attaché à Dickens les lundi 7 mai et mardi 8 mai. Dans la continuité d’une précédente représentation du conteur à Rome, le théâtre volant propose deux spectacles bilingues français/italien. D’abord, mercredi 9 et mardi 15, le bus accueillera « Celeste », avec Elisabetta Sbiroli, une marionnettiste bilingue qui parle en français alors que sa marionnette s’exprime en italien. Puis, les jeudi 10 mai et mercredi 13 mai, Giovanna Conforto racontera, en français, une histoire de son pays, dans « Habla cadabra ». Ensuite, le vendredi 11 mai, trois artistes proposeront leurs musiques et compositions originales dans « Hispanico ». Les samedi 12 mai et lundi 14 mai, le bus accueillera des groupes de jazz. Enfin, mercredi 16 mai, Christian Donati et Gisèle Maurizio auront la lourde tâche de clore les représentations avec de la poésie.

Après Marseille, le raconteur d’histoires poursuivra sa route direction Taïwan et Rome pour de nouvelles aventures culturelles.

Du 5 au 13 mai 2012, à 19h, dans les jardins du Corbusier, 280 boulevard Michelet (8e).
Tarif : 10 euros, 5 euros pour les 7-14 ans.
Renseignement et réservations au 06 13 56 60 87.

Béatrice Agenin, une comédienne accomplie…

2 Nov

Jean-François Balmer et Béatrice Agenin dans Henri IV, le bien aimé

« Je revendique ma place d’épouse, de reine » explique Béatrice Agenin pour décrire la Marie de Médicis qu’elle incarne au théâtre dans Henri IV le bien aimé de Daniel Colas. « L’objectif du personnage c’est d’être couronné reine de France, si elle n’est pas sacrée elle n’a pas la légitimité ». Dans la pièce, l’épouse d’Henri IV est reine, par son mariage, mais craint d’être déchue à cause des multiples maîtresses de son époux. Un rôle aux antipodes du précédent. En effet, avant d’être la mère de Louis XIII, elle était sa veuve, Anne d’Autriche à l’occasion de la tournée de le pièce Le diable rouge d’Anthoine Rault, aux côtés d’un ambitieux cardinal Mazarin, interprété par Claude Rich.

Fraîchement sortie du Conservatoire, Béatrice Agenin entre dans le monde du théâtre par la grande porte en 1974, dans la maison de Molière. Aux côtés de Michel Aumont, Françoise Seigner ou Francis Huster, elle brule les planches du Français, en interprétant Elise dans L’avare, Silvia dans Le jeu de l’amour et du hasard, Célimène dans Le misanthrope ou Camille dans On ne badine pas avec l’amour.

Béatrice Agenin et Yane Mareine dans En allant à Saint Ives

Toutefois « Je m’y trouvais absolument à ma place dans ce voyage à travers les mots, mais j’étais plus aventureuse que ne le proposait la structure, j’avais besoin de respirer » confie la comédienne qui a quitté le maison de Molière en 1984. Elle quitte sa demeure sans quitter l’homme, incapable de se résigner à l’abandon du classique. C’est ainsi que pour sa seconde mise en scène, elle s’attaque à Les femmes savantes ou elle incarne Armande, « une idéaliste qui sacralise l’amour et suit en cela fidèlement la doctrine de l’époque ».

Sa « liberté » retrouvée, la comédienne s’attaque à la mise en scène. Elle monte d’abord Indépendance de Lee Blessing et y interprète Kim, une femme qui s’est échappée de l’emprise de sa mère et veut que ses deux sœurs fassent de même. Pour cette première mise en scène, son mari signe l’adaptation des textes de l’auteur américain. Onze ans plus tard, le couple réitère sa collaboration pour la pièce du même auteur, En allant à Saint Ives. Béatrice Agenin partage cette fois la scène avec Yane Mareine, pour un tête à tête entre deux mères, la première en deuil d’un fils, l’autre voulant assassiner le sien, dictateur d’un petit pays africain.

Son rôle de metteur en scène, la comédienne l’a surtout endossé afin de retrouver les auteurs classiques qu’elle affectionne tant. Après Molière, elle s’est attelée à Marivaux et aux pièces en un acte Les sincères et L’épreuve. Dans la première, elle joue la marquise qui méprise les flatteurs et apprécie la conversation d’Ergaste (Maxime Leroux), seul homme sincère qu’elle connaisse. Dans la seconde, elle est Madame Argante, la mère d’Angélique, une jeune fille à laquelle son prétendant fait subir l’épreuve de l’amour, pour tester ses sentiments.

Jean-Paul Belmondo et Béatrice Agenin dans Tailleur pour dames

Si à la ville, elle fut la compagne de Bernard Giraudeau son camarade du Conservatoire, à la scène, elle fut celle de Jean-Paul Belmondo à plusieurs reprises. En 1987, le célèbre acteur fait son retour sur les planches après 27 ans d’absence, dans la pièce de Jean-Paul Sartre, Kean. La comédienne fait partie de l’aventure et joue Elena une jeune femme éprise du personnage interprété par Jean-Paul Belmondo au point de vouloir tout quitter pour lui. Quelques années plus tard, dans Cyrano de Bergerac, sous la direction de Robert Hossein, les comédiens intervertissent les rôles et elle devient la Roxanne de Belmondo qui interprète le héros de la pièce. Sous la direction de Bernard Murat, dans des pièces de Georges Feydeau, ils incarnent un couple illégitime dans Tailleur pour dames puis légitime dans La puce à l’oreille.

Devant la caméra de Claude Lelouch dans Itinéraire d’un enfant gâté elle endosse le rôle de sa première épouse. « C’est un homme extrêmement attachant, mais là encore je me suis retrouvée sous l’emprise d’une très grosse institution » confesse la comédienne quand elle revient sur sa collaboration avec Jean-Paul Belmondo.

Prune Becker

Son visage est surtout connu pour son rôle dans la série Une famille formidable. Depuis 1996, elle y incarne Reine Grenier, une femme d’affaire, amie de la la famille Beaumont. Outre ce personnage récurrent, la femme de théâtre est souvent présente sur le petit écran. En 2004, elle interprète Dorine, la ministre des relation avec le parlement dans la série Avocats et associés. Maitresse d’un des personnages principaux, cette femme insatiable, use de provocation et de chantage pour arriver à ses fins. « J’ai trouvé drôle de camper cette manipulatrice » confesse Béatrice Agenin. Dans les téléfilms, elle joue souvent les rôles de bourgeoises ce qu’elle déplore : « en France, on est un peu dans un tiroir ». En 2005, pourtant, c’est sur le petit écran qu’elle obtient le rôle titre de Prune Becker, une nouvelle vie. Dans cette comédie, elle incarne une psychanalyste en quête d’amour après un divorce.

Michel Vaillant

Sur grand écran, elle joue la compagne de Lino Ventura dans La septième cible et une amie de Caroline Cellier dans L’année des méduses, dans les années 80. Plus récemment elle endosse des seconds rôles dans des films poignants. Dans Michel Vaillant, la comédienne interprétait de mère de Sagamore Stevenin, pilote automobile qui s’apprête à courir les 24h du Mans. « Cette femme vit avec la peur, et cela la rend humaine, émouvante » explique Béatrice Agenin. Dans Cavalcade, elle était la mère de Titoff, tétraplégique à la suite d’un accident de la route.

Jean Piat et Béatrice Agenin dans La maison du lac

Plus de vingt ans après son départ de la Comédie Française, Béatrice Agenin retrouve Jean Piat, sociétaire honoraire du Français dans La maison du lac d’Ernest Thompson. Pour ces retrouvailles, ils interprètent un père et sa fille, en conflit depuis toujours.

Avec une trentaine de pièces et quatre nominations aux Molières à son actif, Mademoiselle continue sa carrière en toute liberté, voguant entre auteurs classiques et contemporains. Béatrice Agenin vient d’achever le tournage de la neuvième saison d’Une famille formidable et partira en tournée avec la pièce Henri IV le bien aimé, aux côtés de Jean-François Balmer. Son prochain projet : réaliser la mise en scène de Macbeth de William Shakespeare…

Henri IV le bien aimé
au Théâtre du Gymnase, à Marseille
du 29 mai au 9 juin 2012
mardi, jeudi, vendredi et samedi à 20h30 et mercredi à 19h
Texte et mise en scène de Daniel Colas
Avec Jean-François Balmer, Béatrice Agenin, Coralie Audret, Maxime d’Aboville, Xavier Lafitte, Hubert Drac, Philippe Rigot, Maud Baecker…