Corbières, les lève-tôt se dorent dans un paradis bleu…
Au nord de Marseille, cette plage du 16e arrondissement est un cadre idéal pour les familles, dans une ambiance plus ou moins paisible selon les heures.
Un véritable décors de carte postale est niché en contrebas de la D568 : la plage de Corbières. Les arcades du pont ferroviaire qui domine la plage offrent un merveilleux cadre pour les photographes ou les yeux. Une fois sa voiture garée dans l’une des quelques places de parking ou en descendant du bus 35, en provenance de la Joliette, les familles découvrent un lieu paradisiaque. Le luxe des automobilistes – s’ils trouvent une place – ou des courageux qui montent dans un bus lorsqu’ils veulent aller se dorer au bord de l’eau ou piquer une tête dans la Méditerranée.
La verdure qui surplombe la mer a des allures de parc propice aux pique-niques familiaux, où règne le chant des cigales. Des tables et des chaises en pierre y sont érigées, à l’instar des aires d’autoroute. Il faut descendre un escalier dessiné dans la roche et longer une allée bétonnée bordée d’arbres et d’eau pour se prélasser au soleil sur l’une des deux plages dos à dos. Un petit chemin ombragé mène à une troisième petite plage, mitoyenne au port.
Située au nord de la ville, Corbières accueille traditionnellement les familles populaires des « quartiers nord », des 15e et 16e arrondissements de Marseille. En fin de matinée de nombreuses familles avec des enfants en bas âges débarquent sur la plage, munis de nombreux sacs et de glacières. « Regardez ! On n’a pas l’impression d’être à Marseille », lance Nathalie, venue avec son mari et ses deux enfants. Néanmoins, sur le chemin de la plage, de nombreux tessons de bouteilles jonchent le sol bétonné. Une fois la serviette étalée sur la plage, l’enchanteresse vue du large, avec la jetée en amorce, contraste avec les murs tagués adossés à la colline. Il suffit de tourner la tête vers la gauche pour une meilleure vue sur la fondation Monticelli, une splendide battisse dressée sur les hauteurs en 1861 et reconvertie en musée.
« L’eau est trop belle », s’exclame un jeune garçon accompagné de sa grand mère. « Même si on n’est pas parti en vacances, ça y ressemble. C’est plus dépaysant que les plages à l’intérieur de la ville. » Ce coin, quasiment éloigné de la civilisation, est incomparable avec les plages « urbaines », ici, pas de snack, pas de terrain de sport, seulement deux postes de secours, des toilettes publiques et la mer.
L’eau presque transparente se fonce en s’éloignant du bord, composé de galets voire des cailloux. Dans un bateau gonflable, deux jeunes enfants font leur premiers pas de navigateurs tirés par leur mère pendant que trois jeunes hommes fraîchement descendus de vélos tentent une intrusion dans l’eau que le mistral a refroidi. La brise est toutefois agréable pour ne pas suffoquer au soleil. Beaucoup d’enfants jouent sur la plage, d’autres sont fascinés par le plongeoir en béton surplombant la troisième plage aux allures moins paradisiaque que les deux autres.
« On vient tôt pour être au calme. Quand il y a trop de monde, c’est moins agréable », explique Catherine, retraitée qui profite de la vue allongée sous les arbres avec son époux. « La plage est très petite alors forcément dès qu’il y a un peu de monde, on étouffe », renchérit monsieur. Quand des milliers de touristes locaux se sont rejoints sur ces trois petits bouts de plage, la cohue est générale et les cigales inaudibles. Pour profiter de ce coin de paradis au nord de Marseille, mieux vaut être un lève-tôt.
Prado, plages aux jeunes !
Au sud de la villes, ces plages réputées pour leurs infrastructures, sont surtout fréquentées par la jeunes marseillaise, qui poursuit parfois par de longues soirées à l’Escale.
Dans les métros et les bus marseillais, les jeunes ont troqué leurs cartables pour un ballon, direction les plages du Prado… Parking, parc à vélo et à moto, tout est mis en place pour accueillir de nombreux baigneurs. Néanmoins, en ces temps estivaux, un parking s’est transformé en mini fête foraine, pour la joie des enfants mais pas celle des automobilistes.
Les plages du Prado, sont « the place to be » cet été, elles ont déjà accueilli les spectateurs des feux d’artifices du 14 juillet ou la finale du mondial la Marseillaise à pétanque. Il y a aussi ceux qui viennent là par défaut, parce que pour aller à Cassis « il faut la voiture », explique Manon. Le choix de la destination – qui n’en est plus un – est rapide : prendre le métro jusqu’au rond point du Prado et marcher jusqu’aux plages ou monter dans un bus bondé, dont les arrêts grouillent de contrôleurs et c’est parti pour une virée plage.
A l’entrée du poste de secours, une consigne gratuite est mise en place. En plus de garder les affaire, de jeune gens y proposent des cendriers portatifs, afin de ne pas dénaturer la plage avec des mégots.
Une fois l’arrosage automatique éteint, la pelouse d’un vert éclatant réjouit les adolescents qui préfèrent la course à la nage. Face au stade de l’été, édifice temporaire érigé au bord de l’eau, la verdure environnante est quelques fois plus attrayante que la plage et l’eau. « De toute façon, il n’y a pas la place de faire un foot sur le sable », lance Kevin, lycéen. Lorsque le vent le permet, l’espace vert est également le théâtre de spectacles de cerfs-volants.
Après l’herbe, les rochers sont également très prisés. « On se sent isolé » raconte Magda. L’adolescente peut raconter tous ses secrets à sa copine sans se sentir espionné par son voisin de serviette. « En plus, ici, les mecs ne viennent pas nous draguer », ajoute son amie, dans un éclat de rire.
A quelques mètres de la plage du Prado, après avoir traversé des complexes de jeux pour enfants et un terrain de volley : l’escale Borély. Ce lieu branché gravite autour d’une grande roue qui trône à quelques pas des terrasses de nombreuses brasseries et bars. Le filet de plage est rempli de transats et de cabanons, des mini plages privées qui sont installées le temps d’un été. C’est sous ce gigantesque manège que les marques choisissent parfois de garer leur camion promotionnel afin de distribuer des échantillons aux passants le long des plages.
Un dispositif de limitation acoustique a été mis en place afin de diminuer les nuisances sonores des terrasses. A la nuit tombée, l’escale Borély peut s’animer pour de longues soirées « bruyantes » jusqu’au bout de la nuit. Certains groupes de jeunes ont leur point de chute sur la plage. Adossé à la jetée, ils se retrouvent pour des soirées arrosées, propices aux bains de minuit, à la lueur de étincelante grande roue.
Articles réalisés pour le journal La Marseillaise, publiés le 25 juillet 2012.
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